Jour après jour, songeant à de petits
locaux ombreux, quand la chaleur
se fait intenable et impose
l'alternative entre le bock glacé
et la parole inconnue, tu te glisses
dans des salles obscures, sur des
chaises étroites. Ça sent l'humidité
des caves, le moisi des vieux livres,
tes yeux s'aveuglent dans la rare
contemplation. Et là sur scène, des
femmes et des hommes, des enfants et
des vieillards grimés, rejouent
l'histoire du monde, aux yeux d'un
public maigre ou devant un auditoire
replet. Une heure, peut-être deux,
tu oublies le charroi des routes
poussiéreuses et de l'autrui feint,
savoures la pantomime allègre.