Inattendu, imprévu, encore sans nom,
il emporte tout sur son passage et
l'Avenue d'Argentine retrouve son
passé de torrent sans berge, tout lit,
les voitures sont des boules de couleurs
qui s'entrechoquent et sont avalées par
la nuit soudaine. De l'anthracite du ciel
à la Sienne sombre de l'eau il n'y a plus
de nuance. Le regard se pétrifie et le corps
se délite. La grande ville aux ambitions de
Babylone des temps modernes n'est plus qu'une
coulée informe dans les soubresauts du rapide.