Sur mon mur, l'agave fleurit,
à toute heure, du jour ou de la nuit.
Sa tige est force et équilibre.
De la terre et de sa chair, elle tire
la vie sublime qui l'exténue. En vrai.
Mais dans les yeux de Tònia, dans ceux
de Joan qui lui tient compagnie, la vie
s'impose, par delà les tempêtes et
l'inclémence des jours. Fleurie, l'agave
ne parle pas mais, légèrement décalée,
telle une musicienne casawi, elle est,
depuis toujours, mon nord magnétique,
mon lutrin, où je lis le monde, avant que
d'en tirer, ô substance féconde, des vers,
de simples vers qui sont votre félicité.