Tu m'as laissé des livres, des minces
et des épais. Certains sentant l'encre
fraîche, d'autres le renfermé.
Des centaines de pages et encore plus de vues.
Des mondes de toi si proches et que je gagne
enfin, au terme d'un voyage que tes yeux vifs
m'inventent. L'absence est une faux acérée,
et tes pages pansent mes plaies. Genèse d'amour
qui auprès d'Addellatif Laâbi se ressource.
Et si tu m'invites à lire ta ville en bleu,
c'est la grammaire de ton corps que j'y apprends,
de droite à gauche, en suivant le stylet qui
de l'antique tablette entaille la cire fraîche.
Que ne t'ai-je connu avant, j'aurais lu mille livres
pour t'en faire présent, le soir, sur la Corniche.