tracée à la craie blanche sur
le macadam gris. On y pousse
un palet de la terre au ciel
puis on court dans l'étroite
et chaleureuse cour en quête
du bonheur. Pour le trouver,
un deuxième jeu s'engage.
Yeux bandés, colin maillard.
Les mains se dressent vers
le ciel et, faisant fi de
l'idéal froid, inconsistant,
elles étreignent au devant
la tiède étoffe de l'alter
ego qui, d'un baiser, dénoue
le bandeau et boit les larmes
d'angoisse que le jeu, hasardeux,
avait fait naître.
Mon théâtre est une dentelle,
que tissent mes amis, jour après
jour, depuis bientôt soixante ans.