Un peu terne dans le soir qui tombe,
le cuivre regarde la peau marbrée de coups.
L'heure est fraîche et la salle, exiguë,
est calme. Bientôt, les musiciens arriveront
et parmi les hommes au verbe haut, une femme.
Elle disjoindra les baguettes de bois appariées
et rendra à la peau sa tension souple et ses larmes
mouchetées. Le cuivre sera gong et tranchera l'air
pendant deux heures au moins. À chacun, déchaînée,
la femme paiera son tribut. Au cuivre, sur sa gauche,
à la peau sur sa droite. Sous sa robe zébrée, aveugle,
sa poitrine voudra rejoindre la peau si blanche,
imaginant les doigts du voyageur à la place des baguettes
de bois clair. Dans un ultime roulement, elle tournera
le visage que mes mains, peau et cuivre, chériront enfin.