J'aime le vers graphique,
bien tiré au cordeau,
en arabesques noires
sur le papier bouffant.
Je m'y livre, délivre,
te dis tout mon amour
sans nulle fioriture.
Ma peau qui te recherche,
mes lectures errantes,
le goût du café ivre,
la saveur de ton corps
et tes sommeils bercés.
J'aime m'émettre en six,
le matin ou la nuit,
quand je sais que tu dors,
en mètres réguliers.
Nulle rime ou si peu.
La ville en toi s'éveille,
du sable dans les rues
et du khôl dans le cœur.