J'aime laisser filer les heures
et la maison perdre peu à peu
ses bruits avant de t'écrire.
La vie de la journée décante
et se repose avant de devenir
matière d'un poème, bref ou
densément touffu. Je m'invente
tes mots, tes chats jouant avec
les coussins sur le lit encore
baigné du soleil du couchant.
Je me lève et m'abreuve à une
eau glacée, perdant peu à peu
ses bulles, avant de revenir
à la table de bois clair.
Si mes écrits sont brefs,
t'écrire, c'est faire l'école
buissonnière. Je me lève, cherche
un livre, revient m'asseoir, ferme
les yeux et lève la tête, regrettant,
parfois, la langue que j'ai choisie
pour planter le décor et m'essayer
aux premières vocalises. Et le résultat,
prestement envoyé, ne prend sens que dès
lors que tu le lis à haute voix. Pour moi.