La classe est vide et froide.
Tables et chaises alignées,
de deux en deux, dossiers
plaqués durement contre l'arête
de l'écritoire de bois immaculé.
La scène est à Casablanca,
elle pourrait se dérouler dans tout
lycée de France, un six janvier,
tôt le matin. Même porte bleue,
même carrelage aggloméré. Tant d'années
et si peu de vie. La classe ne tardera
pas à briser cet ordre imposé dans
le bruit des chaises traînées, des sacs
déposés, des tables heurtées et de la
camaraderie retrouvée. Puis le silence
se fera. Il sera question de charogne et de
cageot, sous la plume de Baudelaire et de
Ponge. Et la beauté de la classe éclatera.