Et le silence s'est installé.
Non pas l'absence des sons,
dont le ressac amorti demeure,
mais celui des mots, des lettres,
des bouffées, des rires et des cris,
qui manquent tant qu'on finit par
croire qu'ils ne furent qu'illusion,
reflet de la lumière frappant l'œil,
dans le miroir des songes.
L'espace, naguère partagé, défile entre
les doigts comme un jeu de cartes entre
les mains d'un croupier fatigué.
Et l'absence de tout bouquet, que l'on
croyait réservée à d'autres, se fait jour
en filigrane dans cet autre silence.