Les mots dansent sur la page,
tentés par le blanc des marges
endiguées. Ils demeurent liés
un temps, un temps seulement,
puis se disloquent en autant
d'îles anguleuses ou rondes.
Un lagon, un pic enneigé,
un gibet déserté, une haie
touffue et une quille perdue.
Puis, quittant mes yeux, ils
tombent dans ma main qu'ils
réchauffent un brin, charbons
ardents sans le buisson de
Moïse. Je la referme alors
et m'en vais de par les chemins.