Le boulevard du 4e Zouave glissait
vers la mer et la Capitainerie vous
accueillait, non loin de l'église
espagnole et de la Médina. Odeur
chaude du pain de semoule au matin,
cliquetis de la bicyclette dans les
rues bigarrées. Derrière vous, l'austère
Lorraine et la disette, la viande chichement
achetée, un jour à la semaine, d'un billet
froissé, régulièrement prélevé sur la caisse
d'un café, à l'heure de la fermeture. Monde
neuf au demi-siècle clinquant. La voix de la
prière au loin et la première automobile, gris
souris, pour rejoindre le café, tous les deux
ans, à travers l'Espagne et le Portugal,
le Portugal et l'Espagne. Années d'espoir et
de désespérances. Jeunesse et capitainerie
ancienne en attendant Bourgogne et son soleil.