À l'aller, comme au retour, le long de la côte,
aveugles, en métal cannelé, des silos gris.
Massifs, fermés en leur sommet, et veillant sur
ton trajet vers le Nord. Avant les Roches Noires
et la petite Zenata. Ton regard y glisse, étranger
à la course du soleil qui rythme tes journées.
Sans lui, avec lui. Avec lui, sans lui. Bruit régulier
de l'express sur l'acier doux et pensée soudaine pour
ces millions de grains emprisonnés dans la poussière
de l'ombre. De l'or dont se repaîtront les familles
et qui, pourtant, à l'heure actuelle, dorment, espèrent,
comme ton corps et ton cœur qui ne cessent d'aller et
de venir, le long de la côte atlantique, dans l'attente
du bel oiseau blanc qui, d'Occitanie, apportera le grain.