Tu ouvres mon tiroir, en tires un cahier vert,
me l'inventes à mes yeux, le feuillettes et le lis.
Foin des vieilles liaisons, les voyelles relies
puis tu fermes mes yeux et mon cœur gardes ouvert.
Le monde offert est neuf, je vogue sur la mer,
les langues se mélangent, les alphabets varient.
Et, si je vis mille ans, mille ans te remercie,
avant que de songer à vivre ce mystère.
Le cahier vert parti, me restent ta présence,
le feu de tes mots clairs, ta vive incandescence.
Le froissement d'un pull, un baiser dérobé.
Je me croyais devin et tu m'as révélé.
Tu as tourné mon cœur, du sang tu l'as vidé,
y plongeant aussitôt l'éther de ta fragrance.