Toute la journée, sous la lumière
électrique, les doigts cliquettent.
Parfois, deux ou trois paroles,
une carte tendue, un sourire reçu.
Des appels interminables ou secs
comme un briquet d'amadou. Puis
le cliquetis reprend, plus lent,
la journée s'amenuise sans que le
néon cru du plafonnier ne s'en
émeuve. Bientôt, un doigt décidé
interrompra son aveuglant
vrombissement, ce doigt même qui,
naguère, cliquetait et, bientôt,
tournera les pages d'un livre ami à
la lumière naturelle d'un soir de juin.