samedi 13 juin 2020

En lisière de nuit

Quand déjà elle n'est plus,
mais que l'ombre laiteuse,
timide, traîne encore des

lambeaux endeuillés, la nuit
m'a fait le présent, inouï,
de me réveiller, me rendant,

brusquement, à la conscience
de notre monde, dans ses détails
les plus anodins. Ventilation

qui vrombit, poignée de métal
sage et élégant, huisserie close.
J'ai tardé à descendre écrire

devant mon ample table de bois
clair, encore froide et endormie,
pour cueillir l'hommage de la nuit.