Deux ans déjà. La voix de mon père
me manque. Chaude, ronde, avec des
pointes de coquetterie affectée.
Son petit accent biterrois, dont
jamais il ne s'était départi, même
dans le Nord glacé aux mille canaux
embrumés. Avec ses silences aussi.
La voix de la confidence qui s'était
glissée dans les dernières années,
quand nous partagions le café en poudre
et de spongieuses génoises. Jamais, je
ne la retrouverai. Ni ne l'oublierai.