À mon grand fils
Le blog, à peine entamé, s'est soudain suspendu.
Coupure franche de la douleur, au terme de la descente.
Les sommets alpins étaient loin pourtant. En leur place,
un ridicule escalier en colimaçon graisseux. Sollicitude
constante et aimante de son frère Xavier, soins attentionnés
d'une équipe de sauveteurs que le hasard avaient conduits
là, en marge d'une fête pour une fierté perdue puis gagnée
à la force du poignet. Délices de la fratrie, longues
après-midis à conjurer le mal et à rassurer les proches,
malgré la chair blessée. Si, pour Guillaume, une belle minerve
était l'enfant de sa tête, Vincent a désormais, pour un temps,
rien qu'un temps, deux plaques rutilantes qui l'aideront
à marcher. Élégance discrète, force projetée, les livres déjà
l'attendent et les conversations aussi. J'ai connu peu de gens
qui d'un malheur savaient faire leur miel. Il en est. Et je l'aime.
