mercredi 27 juillet 2016

Repos

La funambule s'est enfin posée
ses pieds, nus, se sont croisés.

Étrangère à l'humidité du dehors,
sa chevelure s'étale, répandant
des odeurs de santal. L'heure,

tardive, malgré la lumière vive,
est à la lecture et à la réflexion.
Nul renard pour cette Petite Princesse

à qui je demanderais bien de me dessiner
un mouton. Ingravide, le mobile fuit
la menace des ans. Quand le temps se fait

feuille, il se colore et s'allège. Le manège
s'amorcera-t-il quand elle tournera la page ?
Rien n'est moins sûr. Inclinés, jaloux comme

des soldats de plomb délaissés, les livres de
la bibliothèque veillent. Ils n'oublient pas
qu'ils furent les élus quand Clara, en nouveau

Mondrian, choisit de peindre sur tréteau les 
rayonnages qui les accueilleraient. Si le pavé
est de bois, la langue ne le sera pas. Promis !