Frère Bernat tourna lentement la page. Margalida s'était améliorée dans la lecture et elle ne trébuchait presque plus. Sa voix était douce et elle lisait le poème petit à petit, entonnant chaque strophe. Pour frère Bernat, chaque vers qu'elle prononçait était comme un chant contre son oreille. Il notait sa présence toute proche et les cuisses qui, soutenant le livre, se frottaient l'une contre l'autre, sous le vêtement. Dehors, on entendit le chant d'une mésange huppée.
Roser Blàzquez Gómez, Le vol du pinson,
extrait traduit du catalan par M. Bourret Guasteví