samedi 25 avril 2015

À une amie malade

Le printemps s'est voilé de gris
et le vent froid malmène ta porte.
Le livre ami pend au bout de ton bras
sans force. Tu pestes et tu tempêtes,

sans bouger. Le thé brûlant convoquera
des mondes de fantaisie et bientôt le
sommeil t'emportera. Je ne crois pas.
Ni aux dieux ni aux visions mais je

repousse les cauchemars qui se tiennent 
tapis, prêts à ronger ta cheville jolie.
Je veille. C'est peu et ma parole n'est 

nullement fébrifuge. Je pense aux poètes
et aux philosophes qui, eux aussi, furent
malades et qui cherchèrent le réconfort

bien loin de l'ataraxie et des concepts
fumeux, dans la douce chaleur de la main
d'une amie et de son regard humide et voilé.