Ils s'aimaient en silence,
sans se frôler, étrangers
au roulis des rues et à
la rumeur des passants.
Ils s'aimaient le nez dans
des étoiles glacées qu'eux
seuls voyaient avant de
détaler en riant.
Ils ne croisaient personne
mais chacun les voyait
frotter l'amadou tendre
de leur pierre à briquet.
Les cigarettes dressées faisaient
une retraite aux flambeaux pour
leur rendre un hommage à jamais
refusé.
Le soir vite envolé, la nuit les
engloutit, taisant jusqu'à leur nom
que je ne saurais épeler. En silence
ils s'aimaient.