dimanche 19 avril 2015

Le manque de toi

Le manque de toi est un ferment,
ton absence une raison de naître.

Tu as commencé à me manquer,
Il y a longtemps. Je ne te connaissais pas

mais toi tu existais et moi, sans toi,
je glissais mes pas dans l'étroite cité.

Le manque de toi me tient éveillé
et je t'invente. En retenant le trait.

Nulle divagation. Le juste parti-pris
des choses, de tes choses. De ton

avoir lieu. La cafetière serrée et froide,
tel livre corné que je ne citerai pas

car il ne m'appartient pas et nourrit
tes pensées, tes doutes, tes certitudes.

Un lutrin petit et un vaste pupitre.
Un livre ancien, une partition aérée.

La certitude d'être au monde un invité,
ton invité, qui te glisse des mots :

«alanguie». Comme hier dans la pénombre,
comme demain dans la divine cité.

Me tairai-je un jour ? Bien sûr je me tairai.
La vie m'est seulement prêtée mais

je souris à ses jours qui me font te connaître
et donnent à mes heures un parfum d'absolu.