mardi 14 avril 2015

Et ma main

Et ma main s'est alanguie
de ne pouvoir te caresser,
doigts repliés, bourgeons
cachés, irrigués de sang
et de lymphe.

Et ma main s'est réveillée
au contact de la tienne,
menue. Peau contre peau,
les sillons des empreintes
s'irriguant

mutuellement. Pour un temps.
Réduit. Délicieusement limité.
Impermanence du désir qui espère
l'absence pour enfin s'exprimer.
Pour te retenir

sans jamais vouloir le faire, j'ai
frotté la pulpe de mes doigts sur
le crépi des murs de la vieille
ville, j'y ai saigné, laissant
ma trace

puis j'ai marché, bras ballants,
afin de les mieux gonfler de ce liquide
clair et tiède au goût d'acier doux.
Je voulais ne plus rien tenir jusqu'à
l'évocation de ce qui ne fut pas.