dimanche 26 avril 2015

J'écris, tu vis.

J'écris dans la pièce écartée ;
non loin, dans les plis du sommeil,
tu vis et dessines les images où
s'accrochent mes mots. J'aime cette
semi-absence qui t'abstrait sans trop
te réveiller et te dépeint mieux que je
ne saurais le faire, artisan à trois sous
que la ville égara. Tu vis et tu récites
les paroles conjuguées, en silence, près
de la radio neuve où l'on parle, je crois,
de musique. Et de mathématiques aussi.
Le petit appareil beige a tiédi ces draps
même où tu vis, étrangère au vacarme, des trains
des grandes lignes qui déchirent le sud et me laissent
sans voix.