dimanche 26 avril 2015

L'obscurité croissante

Le jour décroît, chez toi
comme chez lui. Lui n'a pas
la lumière ou ne s'en soucie
guère. Toi tu la laisses éteinte.

L'obscurité croît. La lecture devient
difficile entre les volutes. Les voix
s'éraillent et les visages fondent.
Le mouvement se ralentit et entre en

grâce. Le soir n'est plus et la nuit tarde.
On remet à plus tard le coucher séparé.
Le vin épaissit dans les flûtes. C'est
désormais de l'encre prune pour y tremper

sa plume. Les feuilles nous entourent, couvertes
sur les deux faces. Pourquoi ne pas les gratter
de nos ongles, palimpsestes habiles pour amants
de papier buvant l'encre prune pour en faire des

bulles...