lundi 27 avril 2015

Inspiration

Tête en arrière, nuque cassée, il inspire
l'air raréfié de la pièce au coucher. Tintement
de sonnailles. La conversation se poursuivra,
il le sait, mais, pour l'instant, il goûte le silence.

L'inspiration vient sans qu'il n'y prenne garde comme le thé
infuse, encre violine dans l'eau fade et bouillante. La scène
est ailleurs pour ce voyageur immobile, les lieux apparaissent
à distance raisonnable. Silencieux, fixes, avides d'être décrits,

tel l'enragé hydrophobe qui jette la théière de jasmin. La parole
de l'amie le dérange dans ce projet échevelé, elle le ramène vers
le livre corné qu'il se refuse, pour le moment, à parcourir et dont
elle lui fait à présent lecture. l'homme cesse d'inspirer. La nuit est là.