Je n'aime pas te manquer
mais j'aime cette absence.
Je n'aime pas te manquer
car je t'y égratigne,
enlevant ta peau par lambeaux.
Fais de l'absence le ferment
de rencontres nouvelles. Nous
nous reverrons, je t'en fais serment.
Mais, en attendant, pars à cloche-pied
dans la ville et cueille les sourires
comme on gaule les noix. Avec volonté
et infinie reconnaissance. Tu verras dans
les autres, voisins hasardeux d'un théâtre
ou voyageurs sans bagage en partance ou en
transit, les perles innombrables qui façonnent
mon image avant d'y apposer tes traits.