samedi 25 avril 2015

Ta voix

De bar en bar, ta voix se fendille,
nul ne s'en aperçoit, tu me le confies
et tu le crains. Je ne le perçois pas.

De bar en bar, d'amie en amie, la vie
passe et court, plus vite que ta voix,
qui ne suit. Le comptoir sombre, vernissé

est un miroir fidèle pour tes mains, jamais
pour elle, et tu crois qu'elle se perd dans
les méandres des conversations. Combien

de centaines de promeneurs affairés croisés,
pour qui la boisson n'est qu'une étape, le sourire
de l'autre, une vraie nécessité. Je pense aux antiques

balises de métal entamé, rouges et blanches. Je voudrais
qu'elles retiennent, pour moi, un peu de ta voix laissée,
ce soir là. De bar en bar, d'âme en âme, jusqu'à la nuit.