vendredi 17 avril 2015

La nuit existe-t-elle ?

La nuit existe-t-elle ?
Ou n'est-elle qu'un habile
rideau de fumée que déchire
ta présence ?

Je ne sais, elle m'a enseveli
puis a gercé mes bras d'un froid
inattendu. J'ai frissonné, croyais
t'avoir perdue

quand j'entendis soudain le discret
ronflement de la bakélite que je croyais
assoupie. J'ai remué ciel et terre ou n'était-ce
que mes draps

pour instaurer à nouveau, au cœur de la noirceur,
un dialogue de gris ma foi plus nuancé
que cinquante variantes épaississant
le papier.

J'étais le bienheureux à l'oreille affinée
qui se tait à l'envi et crie son beau silence,
oublieux des devis de doctes assemblées
pour préférer d'hanounti le discret cliquetis.