Qui sont-ils ces hommes en blanc
que j'attends au petit matin
du dimanche de Pâques ?
Ni des ogres, ni des voleurs d'enfants,
mon petit garçon m'en a assuré.
Ils remplaceraient, ajouta-t-il,
les antiques cloches que la modernité
a remisées pour porter à l'aube,
sur la pointe des pieds,
des objets en chocolat. Lesquels ?
Mystère, il n'a su me le préciser.
Depuis, j'attends, mon reflex
posé sur les genoux. La batterie est
bonne, je l'ai vérifiée, l'objectif
nettoyé, j'ai juste un peu faim.
Mon enfant dort, bordé, il ne bouge pas,
de crainte, pensé-je, que les hommes en blanc
ne négligent notre jardin.
Encore une heure ou deux et son sourire,
ravageur, fera fondre le plus redoutable
des chocolats... noirs.