mardi 21 avril 2015

Memento mori

Nul crâne dans un coin,
la scène est à Anvers.

Sur les étals, le poisson
visqueux grouille et

s'exténue. Lentement.
Caché par le seau de cuivre,

sous le bonnet à poils, le pêcheur
se ride. Sisyphe empoissonné, muet.

Yeux masqués, le plupart des poissons
ont déjà expiré. Oblique, gueule ouverte,

édentée, un ultime me glisse sa ronde
vision en un avertissement : - je meurs

mais n'oublie pas. Tu n'es rien et bientôt
un seau de cuivre égueulé te vomira.

Memento mori. La mort germe au sein
même de la vie peinte par Snyders.