À l'ombre du jardin,
la barque emplie de terre,
revenait à la terre,
en disjoignant son bois.
La peinture écaillée,
squelette écarquillé.
Le sel avait rongé
le bateau des pêcheurs.
En regardant la barque
et sa dissolution,
je songeais aux filets
qui avaient disparu.
Des toiles d'araignée,
filant entre les doigts,
aussi légers que forts
pour prendre les poissons.
Des anchois par centaines
et des sardines bleues.
Insaisissables proies
glissant entre les doigts.
La barque se mourait
dans un jardin côtier,
laissant au jardinier
sa mémoire de sel.