vendredi 17 mars 2017

Frontières

Pas la lame de rasoir
du politique. Ni le sang
de la jeune Allemande

abattue entre Cerbère et
Port Bou par la Garde Civile,
l'été 1975.

Non : une large marche, progressive,
un entre-deux fécond où les langues
se chevauchent, se mêlent et communient.

Une cuisine de mer et de montagne où l'on
boit le muscat à la régalade, cependant que
sur le grill, à même la route, les escargots,

dans leur coquille, cuisent à petits bouillons.
Je ne pourrais vivre sans frontière et, nonobstant
la facilité, parfois je regrette la bourse de pesètes

contre des francs échangées. Les promenades dans les
Albères, les deux plats de l'hôtel Francia. Le tabac de
ma mère et de Gabriel García Márquez, Cent ans de solitude.