Le voyage fut souhaité.
Bon. Le train filait.
Vitres froides, sans
lueur ni âme.
Les heures passèrent,
peu à peu les voyageurs
s'en furent. Et je me
retrouvai seul
sur le quai d'une ville
inconnue. Les lampadaires
recouverts de tulle faisaient
une lumière singulière,
pareille à ces lanternes sourdes
des matelots égarés. Je compris
alors que mon voyage n'avait
pas cessé, qu'il continuait
en d'autres lieux, sous mon
crâne, pareillement. Un voyage
d'hiver au printemps. Je songeai
un instant à Schubert
et à l'amie à la voix lente qui,
sans nulle insistance, me guidait
vers de nouveaux trajets. Il faisait
froid. Mars finissait. J'étais bien.