Ne cherchez pas son nom,
il importe peu. Guidez
plutôt vos pas vers une
place petite, version
humble, comme réduite,
de la Place Royale de
Barcelone. Comme si vous
jouiez aux quatre coins,
essayez chacune des rues
qui s'y abreuvent jusqu'à
découvrir dans le feuillage
des arbres qui bordent l'une
d'elles, des fruits lourds et
vernis, couleur de potiron. Ce
sont des oranges qui font un lien
subtil entre hiver et printemps
et donnent au soir une lueur inouïe.
Je les ai vues à l'heure de l'apéritif.
Non loin, des anciens prenaient un verre
de vermouth épais, signé d'une tranche du
fruit. Mes hespérides s'y trouvent qui se
moquent bien de l'atlantique herculéen. Et
mes orangers sont les vôtres, ma tendre amie.