Non, pas le capitaine barbu,
le poisson de l'enfance que
l'on dégustait froid, à Malo,
au carnaval, coupé épais sur un
coin de fenêtre, nous embaumant
les doigts de son gras sortilège.
Nous sortions alors, mon frère et
moi, timidement masqués, jamais
bien loin des parents, des amis.
Le poisson est parti, au fond
de mon esprit. On le voit parfois,
triste et plat sous drap de cellophane.
Je m'en écarte et m'en dissuade. Ce que
je veux, c'est la tranche épaisse, coupée
d'un trait et mangée sur le pouce, alors.