Inconscient, tu as lié l'Étranger. Le bâillon
lui retient la bouche. Tout cet anesthésiant
que tu lui as injecté ; tu dis que j'ai été, que je suis un amnésique
et que tu me referas mes souvenirs, d'une mare
d'eau opaque que tu remueras. Tu t'y entends ;
je ferme les yeux, tu m'emportes sur un plan hyperesthésique,
où tu me montres des moments d'effluves analgésiques,
tout en images perdues, en soirées rouille,
où tu es là, et aussi l'Étranger, et il est étrange
que tu m'embrasses, tandis que, lui, t'embrasse toi,
comme moi toi, toute nue, d'eau, de bain.
lui retient la bouche. Tout cet anesthésiant
que tu lui as injecté ; tu dis que j'ai été, que je suis un amnésique
et que tu me referas mes souvenirs, d'une mare
d'eau opaque que tu remueras. Tu t'y entends ;
je ferme les yeux, tu m'emportes sur un plan hyperesthésique,
où tu me montres des moments d'effluves analgésiques,
tout en images perdues, en soirées rouille,
où tu es là, et aussi l'Étranger, et il est étrange
que tu m'embrasses, tandis que, lui, t'embrasse toi,
comme moi toi, toute nue, d'eau, de bain.
Esteve Miralles, traduit du catalan
par Michel Bourret Guasteví