Le coq, autrefois doré à la feuille,
rouille, tout en haut du clocher,
il grince puis s'arrête, faillant
à sa cardinale mission. J'emprunte
à mon fils ses jumelles d'enfant et
les braque sur la tête du statique
volatile. Le cou est plein de grâce
mais le bec est désespérément soudé
et nul œil n'éclaire sa face ternie.
Mon printemps est pareil à ce coq
qui a cessé de tourner, au gré des
vents, mauvais ou bon. Le soleil vif
ne tient pas et le ciel pleure. La lune,
mon amie, mon secours, se laisse voiler
des nuages au gris d'autant plus surprenant
que le ciel, naguère souillé, est d'une pureté
inhabituelle. Mon printemps est comme ce coq...
dont je rêve de redessiner les yeux.