Je n'ai pas voulu acheter de cerises.
Pas encore. Pas pour le moment.
Ni les acheter, ni les chaparder sur
le bord du chemin, comme nous aimions
le faire, Hadrien et moi. Les cerises,
dans mon souvenir, déclinent, sous les
doigts, la palette des rouges, depuis
la tendre enfance jusqu'à la bauxite
du couchant. Mon regard, à présent,
diffère le moment de les ravir, puis
de les croquer, yeux clos, en prenant
garde à ne pas avaler le noyau qui assure
la perpétuation de l'espèce. Ravissement.