sur un vers de Garfias
Nos pas me manquent, sous la pluie,
quand l'averse effaçait les traces
et gonflait nos souliers.
Et cependant, dans ma mémoire, nos pas
griffent la chair tendre du matin
et l'incisent, comme la gangue amère
d'une noix, ouvrant au fruit délicieux.
Que ronde est la terre à deux et qu'il
est doux de la circonscrire légèrement,
inconscients, tout aux fleurs ou aux
gouttes froides d'un automne impétueux
qui noie pour ne pas se laisser griffer.