Pour toi je laisserai
la langue aimée, ronde
et acérée, avec une
pointe de rudesse et de
délicieuse sauvagerie.
Je reviendrai à la langue
seconde de ma mère, dans
son cœur, première dans son
quotidien. J'y retrouverai
nos lieux communs, les chemins
et l'eau si pure et encore
froide, au soir comme au matin.
Pour toi je laisserai
la langue aimée, un temps
et, en riant, je la retrouverai.