vendredi 29 mai 2020

Prendre le temps

Le temps m'avait abandonné,
refermant sa porte aux sourires
et aux pas. Des fenêtres s'étaient

ouvertes, dans la chaleur des voix
et des visages, mais l'essentiel
manquait. La marche lente, attentive,

le gravier sous la semelle, et les herbes
folles caressant le mollet. J'ai réappris
à marcher, une heure par jour, en devisant

avec la lune en plein jour. Le retour était
fourmillement, aussitôt couché sur le papier.
Alors j'ai décidé de prendre le temps, sans

nulle attention pour les frontières commodes
du jour ou de la nuit, et j'ai fait la planche,
yeux clos, dans une piscine bleu de France.