jeudi 23 octobre 2014

Del vidre a la sorra, de la sorra al vidre / Du verre au sable, du sable au verre

Una copa plena a vessar de cava gelat.
La mà es mou, parla i no s'aixeca.

Comencen a caure les bombolles dorades
la sang blanca de la vinya a les estovalles

i, després, a la sorra que les beu. Brilla
la platja sota la lluna plena i penso en

la màgia de la sorra en fusió, del silici
en foc, de la temperatura de mort que dóna

vida, que dóna vidre. La meva infantesa és
el vidre bufat en les botigues fosques de

la platja de Dunkerque. Queia el sol i veiem
el món a través de les peces de vidre lluminoses

i calentetes. Ara encara, quan els meus dits
cansats freguen la fredor d'una finestra, hi penso

i ho visc.

***

Une flûte pleine à ras bords de mousseux glacé.
La main bouge, parle et ne se lève pas.

Les bulles dorées commencent à tomber,
le sang blanc de la vigne sur la nappe

et, ensuite, sur le sable qui les boit. La plage
brille sous la pleine lune et je pense à la

magie du sable en fusion, du silicium
en feu, de la température de mort qui donne

vie, qui donne verre. Mon enfance, ce sont
les souffleurs de verre dans les boutiques obscures

de la plage de Dunkerque. Le soleil se couchait et nous voyions
le monde à travers les pièces de verre lumineuses

et toutes chaudes. Maintenant encore, quand mes doigts
fatigués frôlent la froideur d'une fenêtre, j'y pense

et le revis.