lundi 6 octobre 2014

(huit)

Quelle sérénité. Mais pas d'erreur !
Tu n'es pas tranquille parce que tout va bien.
Tu es tranquille parce que tu vois que tout est perdu.
Viendra un moment où tu retrouveras
la possibilité de voir
l'avion s'envoler et te sauver

Tu ne veux plus rester dans cette île;
Il y fait chaud et très humide.
Tu ne sais où est le nord, tu n'as ni aimant ni boussole
et le soir venu tu ne te rappelles pas où le soleil s'est couché.

Tu n'es pas un courageux serein, ni un pleutre
sympathique.

Et tu ne fais pas rire.

Esteve Miralles, Comme si tu avais le temps, traduit du catalan par M. Bourret Guasteví

(vuit)

Tanta serenitat. No t’equivoquis.
No estàs tranquil perquè ja tot funciona.
Estàs tranquil perquè ho veus tot perdut.
Vindrà un moment que tornaràs a veure
la possibilitat d’aconseguir
que l’avió s’enlairi i et rescati.

No vols quedar-t’hi més en aquesta illa;
hi fa calor i hi fa molta humitat.
No saps on tens el nord, no tens imants ni brúixoles
i al vespre no recordes per on s’ha post el sol.

No ets un valent serè, ni ets un covard
simpàtic.

I no fas riure.