jeudi 23 octobre 2014

Ton sourire sur le drap

L'étroit canapé où le rhume t'a conduite
est dans la pénombre. Sur le rouge sombre

du L, un drap clair, négligemment jeté. Tu dors,
en chien de fusil. Tu ne bouges pas, je me penche.

Comme sur ces photos anciennes injustement
retraitées, contraste et luminosité s'affadissent

et bavouillent. Ton sourire serein tranche la nuit,
rappelant la marche pressée dans les rues

crépusculaires. Que j'aimerais que le sommeil
me quitte tout à fait et me tienne à ton côté,

admirateur silencieux, vieil homme de ta vie,
que le blanc de l'aube n'a pas encore endormi.