jeudi 9 octobre 2014

(neuf)

Tu sens que quand une femme meurt,
la mort est incomplète :
la femme meurt, sans que meure
le lien.

Et tu sens l'odeur de l'herbe fraîche,
et le froid de ce mois de février,
et le soleil fait de tous ces jours
de deuil.

Quand une femme meurt,
vert de cyprès, blanc cassé
du marbre,
ciel bleu.

Des milliers d'araignées, des chiens, des vers, des chats,
des milliers de grammes de poussière bien balayée :

ge-nêt.

Esteve MirallesComme si tu avais le temps, traduit du catalan par M. Bourret Guasteví

(nou)

Sents que quan una dona mor,
la mort és incompleta;
la dona mor, no mor
el vincle.

I sents l’olor de l’aigua d’herbes,
i el fred d’aquest febrer,
i el sol que ha fet tots aquests dies
de dol.

Quan una dona mor,
verd de xiprers, blanc-groc
del marbre,
cel blau.

Milers d’aranyes, gossos, cuques, gats,
milers de grams de pols ben escombrats:

gi-nes-ta