mercredi 1 octobre 2014

(trois)

Ne reviens pas pour revenir et revenir encore,
pour venir fouiller dans les sempiternels tiroirs.
Je te vois ouvrir la commode défunte ;
tu n'y trouveras rien. J'ai tout dissimulé, et tu es
trop pressé, mon ami. Non, tu ne la trouveras pas ;
je sais que que tu veux la tablette de chocolat noir;
que tu veux la manger tout entière,
en douce. Je sais que tu en meurs d'envie,
je sais que tu veux que je te prenne la main dans le sac,
tu veux que je te trouve les lèvres barbouillées de chocolat,
tu veux que j'éclate de rire sous le faix de la joie
de l'instant. Tu veux que je te dise
que tu as
toute la vie pour me surprendre.

Esteve Miralles, Comme si tu avais le temps, traduit du catalan par M. Bourret Guasteví

(tres)
No tornis a tornar-hi, no tornis a venir,
i a venir a rebuscar pels calaixos de sempre.
T’estic veient obrir la calaixera morta;
no t’hi trobaràs res. Ho he amagat tot, i tens
massa pressa, company. No, no la trobaràs;
sé que vols la rajola de xocolata negra,
que te la vols menjar sencera
sota la taula. Sé que te’n mores de ganes,
sé que vols que t’enxampi,
vols que et trobi amb els morros salivant xacolata,
vols que em mori de riure superat per la gràcia
del moment. Vols que et digui
que tens
tota la vida per sorprendre’m.