Vous regardiez vos pieds et toutes deux vous portiez
des chaussures grises. Vous regardiez
vos jambes
et toutes deux vous les aviez tendues. Vous sentiez
votre cœur
battre comme s'il était simplet,
et vous le regardiez projeté
au milieu de l'air,
comme une tache de lumière.
Et il ne s'est pas mis à pleuvoir.
Le pianiste
sent que la vie meurt
et que la musique
s'échappe.
Esteve Miralles, Comme si tu avais le temps, traduit du catalan par M. Bourret Guasteví
(sis)
Us miràveu els peus i tots dos dúieu
sabates grises. Us miràveu
les cames
i tots dos les teníeu estirades. Us sentíeu
el cor
bategar com si fos ximple,
i el miràveu projectat
al mig de l’aire, com
una taca de llum.
I no es va posar a ploure.
El pianista
sent que la vida mor
i que la música
s’escapa.