No deixa de ploure.
Els carrers, sense llum,
són rius de tinta negra,
gelada. Plora el cel, i
jo amb ell. Et busco, no
et deixo de buscar, estimada.
Camino amb rapidesa, moll fins
als genolls. Caic. M'aixeco i
reprenc la cursa a l'atzar.
Rere la doble cortina de la pluja
i de les ulleres entelades, entreveig
la lluna plena, rodona, fosca. Penso
en la taronja resseca que Guillaume
Apollinaire guardava a la butxaca del
seu abric, record dels dies d'amor
passats amb la Lou. Però, ara, la lluna
s'ha fet molla, i grossa, mira el món
i ja no el reconeix. Serem bastant forts
per alleugerir la seva pena? Dóna'm la mà,
ho aconseguirem.
***
Il ne cesse de pleuvoir.
Les rues, sans lumière,
sont des fleuves d'encre noire,
gelée. Le ciel pleure et je pleure
avec lui. Je te cherche, je ne
cesse de te chercher, amour.
Je marche rapidement, trempé
jusqu'aux genoux. Je tombe. Je me relève et
je reprends ma course au hasard des rues.
Derrière le double rideau de la pluie
et de mes lunettes embuées, j'entrevois
la pleine lune, ronde, sombre. Je pense
à l'orange desséchée que Guillaume
Apollinaire gardait dans la poche
de son manteau, en souvenir des jours
d'amour passés avec sa Lou. Mais, maintenant, la lune
s'est détrempée et, grosse, regarde le monde
qu'elle ne reconnaît plus. Serons-nous assez forts
pour alléger sa peine ? Donne-moi la main,
nous y arriverons.